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 cocaïne. (cel)
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 Sujet : cocaïne. (cel)  /  Lun 30 Jan - 3:39

Une main sur le volant, l'autre tenant la cigarette déjà trop entamée. L'oeil s'attarde une seconde trop longtemps sur le rétroviseur arrière ; la voiture tangue, une seconde, un peu trop vers la droite. Leonard redresse le volant et serre les dents, le coeur un peu chamade, dans sa frêle poitrine. Les lèvres restent serrées, tandis qu'il voit du coin de l'oeil une troisième voiture de police. La troisième en moins de vingt minutes ; le coeur s'affole un peu plus, et le regard se tourne vers le cadeau finement emballé, sur le siège passager. Une boite magnifiquement faite, avec des rubans et même quelques brillants ; à l'intérieur, quelques kilos de drogue, assez pour faire une sacrée fric, pendant quelques semaines. Le garçon pince ses lèvres un peu plus, les mord une seconde même, avant d'y porter sa clope ; il tire un peu trop, arrive au filtre et jure, avant d'ouvrir la fenêtre et de l'abandonner, la rage au coeur.
Coeur qui palpite toujours trop fort, dans sa cage thoracique ; il regarde par la fenêtre, encore, incapable de respirer normalement. Aucune voiture de flic en vue, cette fois-ci, mais il cherche tout de même quelques secondes de plus, un pressentiment étrange, dans les tripes.
La voiture stoppe, à l'intersection. Il dévisage d'un oeil terne le feu rouge, avant de le tourner sur le côté, un peu las. Le corps glisse légèrement contre le siège, prenant un peu de son aise, pour se calmer. Par la fenêtre ouverte, il entend les rires d'enfant, dans un parc au coin de la rue, ainsi que les klaxons des impatients, dans la voiture le suivant. Le feu de circulation vient de tourner au rouge ; un doigt d'honneur vers le con derrière lui, et Leonard appuie sur l'accélérateur, tourne sur sa gauche.
Et croise une quatrième voiture de police.
Les yeux s'ouvrent grand, une seconde, et les deux mains prennent le volant. Le corps se redresse et le dos devient bien droit, tandis qu'il avale difficilement. Quatre voitures, maintenant. Quatre voitures en moins de vingt-cinq minutes. Impossible que ce soit un hasard. Le pied gauche claque à répétition contre le plancher de la voiture, pendant quelques longues secondes, tandis qu'il continue de conduire en ligne droite, sans prêter attention aux rues qu'il croise.
- Ces poulets, merde.
Il panique, un peu ; peut-être beaucoup, il ne sait réellement, mais tant pis. Une de ses mains se tend et augmente le volume de la radio, avant que l'oeil s'attarde sur le panneau, pour voir l'heure. Le soleil s'est levé depuis quelques minutes, déjà, et les voitures commencent à prendre place dans les rues, les honnêtes travailleurs se rendant à leur travail, endormis derrière le volant.
Leonard fronce un peu des sourcils, réfléchit malgré sa panique et tourne sur sa gauche, cette fois-ci, une nouvelle destination en tête. Le colis doit être livré à midi, de toute manière. Il lui reste encore quelques heures.
La bagnole rouge s'aventure dans les rues alors, quittant les routes principales pour se perdre au coeur de certaines moins connues. Il lui faut quelques minutes pour trouver son chemin et l'endroit, et au cours du trajet, il ne croit croiser aucune voiture de police, heureusement.
Le garage semble encore fermé, de l'extérieur ; normal, vu l'heure. Leonard s'arrête tout de même devant le bâtiment, laisse le moteur tourné et s'avance jusqu'à la porte, pour observer au travers de la vitrine. Le regard ne capte aucune présence derrière le comptoir de la réception, et après quelques secondes, il fronce des sourcils et grogne, s'éloigne. Les doigts s'agitent et cherchent le paquet de clope, dans ses poches, tandis qu'il s'avance vers les portes de garage. Il allume sa mort à l'aide de son zippo, avant de coller son front contre la minuscule fenêtre de la première porte. Sous une voiture montée dans les airs, une silhouette. Le coeur s'apaise un peu, le temps d'une seconde.
- Hé mec !
Cigarette pendue aux lèvres, Leonard cogne du poing alors, contre la porte. Le froid du matin lui glace un peu les doigts, mais la cigarette lui réchauffe un peu la gueule, au moins.
- Yo mon gars, ouvre la seconde porte, ok !? qu'il aboie un peu plus fort, lorsque l'individu tourne la tête dans sa direction. Leonard attend, voire s'il a compris sa requête, avant de le voir marcher vers lui.
Le gamin quitte la vitre et retourne à sa bagnole pour la diriger vers la seconde porte de garage. En espérant que l'autre l'ouvre, évidemment. Et surtout, en espérant qu'aucun foutu flic ne pointe le bout de son nez.
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 Sujet : Re: cocaïne. (cel)  /  Mer 1 Fév - 23:18
Quand l'aube voyait à la fois débouler l'astre rougeoyant et la gueule cassée de Cel Delaney, on pouvait être certain que du sang avait coulé durant la nuit, que ce soit celui du colosse ou de quelqu'un d'autre. En l'occurrence, Cel avait autant dérouillé que l'enculé sur lequel il avait propulsé ses phalanges. Détroit, qui ne dormait jamais, avait recueilli en son giron ce diable de sang aussi chaud qu'Irlandais. Plus de whisky que de sang dans les veines, Delaney avait renoncé à prendre le volant. Éternel vadrouilleur, il avait parcouru ces rues immondes avec l'intime sentiment d'être un grain de sable dans un désert. À sa place, Cel, plus bas que terre quand il trouvait plus con et plus bourru que lui, plus haut que ciel quand l'alcool lui giclait au gosier. Sans doute passait-il plus de nuits à la belle étoile que dans son propre plumard, Cel. Pas qu'il voulait pas rentrer, mais plutôt que l'appel de la rue était plus fort que tout. Enfant du pays, de la ville du moteur. Enfant des bagarres. Cel ne se souvenait pas avoir fait autre chose que se battre depuis qu'il avait été en mesure de tenir sur ses guibolles. L'ecchymose qui lui tapissait la mâchoire, à demi-planquée dans la broussaille de sa barbe, il la portait comme une médaille, comme le plus honorable des insignes. Une trogne digne d'un Picasso qu'il avait présentée à cette petite qui faisait des passes sur Washington Boulevard. Cel l'infidèle qui s'enfilait plus de putains que nuits passées auprès de sa femme. Sally avait beau être la femme de sa vie et la mère de son fils, Delaney ne s'arrêtait pas à ça. Électron libre, c'était la femme et toutes ses engeances qu'il aimait à la folie, tant qu'elles voulaient bien de lui. Auteur d'un contraste étonnant, car si l'homme était plus brut que brut auprès de ses homologues masculins, dès qu'une femelle lui faisait les yeux doux ou l'invitait entre ses reins, le colosse s'adoucissait plus que de raison. Encore saoul, il avait repris la route jusqu'à Mexicantown, crachant tantôt sur les pigeons tantôt sur les clébards errants. Le garage, poisseux et miteux, s'était dressé devant lui tel un refuge, et Cel qui n'avait sur lui ni clopes ni briquet, s'était empressé d'aller en chercher dans le petit local qui lui servait de bureau. Une tasse de café réchauffé au micro-onde avait suffi à le requinquer, même si en toute honnêteté, Delaney avait toujours trouvé ce jus de chaussette tout simplement dégueulasse. Dans le fond du garage, une voiture soulevée dans les airs semblait attendre l'heure du jugement dernier. Cel regarda sa montre. Sous la vitre couverte de rayures, les aiguilles étaient à peine visibles. Il était encore tôt, mais il ouvrit néanmoins la première porte du garage, au cas où. La voiture qui se trouvait dans les airs, une Buick Invicta en superbe état, l'était nettement moins depuis qu'elle avait percuté quelqu'un de plein fouet. Un règlement de compte, d'après le propriétaire. Cel n'était pas regardant, tant qu'il était payé. En outre, le type lui avait payé le double des réparations pour qu'il repeigne et nettoie le véhicule afin d'éviter tout soupçon. Delaney s'approcha du pare-choc légèrement enfoncé, auquel était encore accrochées quelques mèches de cheveux. Blondes. Sur le capot et un peu sur le pare-brise complètement fissuré, du sang. Cel haussa les épaules. Ce ne serait pas la première fois qu'il serait complice d'un crime, de près ou de loin. Il remonta les manches de sa chemise et se dirigea vers l'autre voiture présente dans le garage. Une Chevrolet Spark couleur citron, sur laquelle il devait changer les amortisseurs. Ces derniers avaient été posés la veille par un de ses employés, mais Delaney décida d'y jeter un coup d'oeil. Il fit rouler jusqu'à lui le chariot en l'attrapant du bout du pied, et s'installa confortablement sur le dos avant de rouleur sous le véhicule. Il observait comment le tout avait été posé lorsqu'une voix étouffée lui parvint. Hé mec ! Suivie d'un coup de poing contre la porte. Cel fit coulisser la planche pour sortir d'en dessous la voiture. Yo mon gars, ouvre la seconde porte, ok !? Cel se redressa en poussant un grognement d'ours mal léché, puis dirigea vers la seconde porte. Il actionna le levier, puis le rideau de ferraille se leva automatiquement dans un véritable boucan d'enfer. Une Toyota attendait sagement à l'extérieur. Cel fit un petit signe de la main pour faire comprendre au chauffeur qu'il pouvait y aller, et le temps que celui-ci s'exécute, Delaney attrapa une bâche qu'il jeta nonchalamment sur l'avant de la Buick pour cacher le sang. Il se dirigea ensuite vers la Toyota et son occupant. Il cogna à la vitre de la première phalange de son index. « Il se passe quoi, gamin ? » demanda-t-il calmement. En même temps, il dégaina une cibiche qu'il plaça derrière son oreille droite. Il voulait d'abord voir à quel genre de bonhomme il avait affaire.
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 :: DELANEY'S GARAGE
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